ORGANIC GEOMETRY – 22.04 au 29.10

ORGANIC GEOMETRY est un exposition qui présente le travail de plusieurs céramistes et verriers qui explorent le volume en s’inspirant de l’environnement naturel et/ou de formes plus géométriques que l’humain aurait pu créer. Ajout de métal, mélange de terre, effets de matière, équilibre des formes, jeu de couleurs automnales, rond, carré, droite, cratère, … Autant d’exploration que de démarche. Cette exposition nous invite à nous questionner sur la nature qui nous entoure, le vivant et l’impact de l’homme sur celle ci.

Ouvert de 15h à 18h, le week end et jours fériés hors vacances scolaires et du jeudi au dimanche et jours fériés pendant les vacances scolaires.

SUZANNE DAIGELER

Suite à un voyage de plusieurs mois en Afrique de l’ouest, Suzanne Daigeler arrête ses études pour apprendre le métier de céramiste à l’école de céramique de Landshut en Allemagne. Attirée par les cuissons au bois, Suzanne arrive à La Borne en 1980, et elle est séduite d’emblée par la richesse de la vie artistique et culturelle du village, l’échange avec les autres céramistes et les nombreux fours à bois encore en activité. Suzanne a longtemps réalisé une production utilitaire en explorant différentes techniques : le grès cuit au bois avec ses effets chaleureux et singuliers, la cuisson au sel qui ajoute des matières particulièrement riches et également la terre vernissée avec ses couleurs joyeuses. Depuis quelques années, elle se consacre davantage à la réalisation de pièces uniques. Ses sculptures aux techniques mixtes allient souvent céramique et métal rouillé, chiné, empreint du temps qui passe. Le travail à la plaque induit des formes naturellement géométriques, contrebalancées par ces ajouts de matières aux composantes plus organiques. Les oppositions de lignes créent une fragilité et une intensité qui rend les pièces vivantes. 


JACQUES LAROUSSINIE

Dés sa formation, Jacques Laroussinie a adopté dans la création céramique une voie qu’il poursuit sans digression : la réalisation d’architectures. Les ouvertures, les murs, les toits sont autant d’éléments jouant avec les failles, les orientations, les débordements, les inclinaisons, l’équilibre, la répétition et le rythme des compositions. Le rapport intérieur-extérieur, ouvert-fermé, visible-invisible, ne cherche en aucun cas à témoigner d’une quelconque réalité d’ici ou d’ailleurs ni même de représenter le vraisemblable.


JULIA GILLES

Les formes, les matières et les couleurs se confondent pour révéler des paysages imaginaires. Ils sont issus d’une interprétation singulière de notre monde. Les matières appellent au toucher, elles sont inspirées de l’altération des éléments à travers le temps. Le mélange des couleurs douces et vives est saisi dans la beauté des paysages dont la lumière et le temps modifient les nuances. Les grandes formes rondes aux allures organiques évoquent des contenants de vie. Elles s’élancent, en mouvement, comme naissantes et jouant avec équilibre. Leur peau minérale aux reliefs sauvages contraste avec la douceur des volumes. Elles sont une métaphores des fragilités et des forces du monde vivant. Les paysages deviennent circulaires et se renouvellent toujours.


NATHALIE RICHARD

Graphiste et photographe dans une autre vie, Nathalie Richard se forme aux techniques céramique en 2016 et ouvre son atelier à Paris. Elle oriente ses recherches sur l’harmonie et le contraste générés par le couple terre-émail. Passionnée par la matière, elle en exprime les forces naturelles. En utilisant principalement un grès noir chamotté, elle manifeste dans ses pièces la dureté des roches, l’âpreté de l’écorce, mais aussi les reflets de l’eau dans les creux de ses pièces utilitaires. Et parfois elle convoque la blancheur de la porcelaine pour la douceur nacrée du coquillage. Travaillant principalement au tour, elle en déjoue la rigueur et de façon très intuitive, recherche la liberté et la simplicité du geste pour aller vers des formes épurées, primitives. C’est encore au tour qu’elle crée de grandes formes, qu’elle décentre, et déforme ensuite pour leur imprimer d’autres mouvements plus sculpturaux. Alors émergent de lourdes formes noires, de matières volcaniques et rugueuses, dont la pesanteur est trompée par des lignes féminines et un galbe sensuel.


CATHERINE LE GUIRRIEC

Artiste verrier et graphiste, elle est une créatrice rigoureuse et passionnée par la matière et l’architecture. La recherche d’équilibre entre forme et graphisme est devenue une création sérieuse autour de l’archétype de la maison : c’est la naissance de la « collection Ti » (tableaux et petites sculptures à poser) en verre émaillé et parfois métal et béton. Chaque pièce est unique mais Catherine les articule en trios aux évocations multiples et attachantes. La liberté d’interprétation fait appel à notre mémoire collective ; la maison est celle dont on se souvient ou que l’on imagine, c’est un lieu de souvenirs et d’émotions : une maison de famille, de vacances, le souvenir d’un voyage, la maison de nos racines ou la maison de nos rêves. Attachée à l’artisanat avant tout, elle avoue facilement s’inscrire dans une démarche artistique esthétique non conceptuelle. Son inspiration : « less is more ».


YURIKO OKAMOTO

Yuriko a suivi l’enseignement de la céramique à l’université au Japon pendant 4 ans. Après ses études, elle est venue en France pour apprendre le soufflage de verre au Centre Européen de Recherche et de Formation aux Arts Verriers (Cerfav), où elle a obtenu le diplôme de Compagnon Verrier Européen. Elle a également acquis la technique du verre filé au chalumeau dans un atelier de soufflage au Japon en 2005. Yuriko pensent que la piece artistique peut être utilitaire. Au Japon, la pièce artisanale est considérée comme une oeuvre artistique dans le quotidien. Elle est destinée à vivre avec l’esprit des artisans. Le travail artisanal japonais est basé sur la restauration, la création et la transmission du savoir.


CARMEN ALBENDEA

Carmen conçoit des formes simples qu’elle modèle et tourne, comme supports à ses décors. Elle affectionne tout particulièrement la technique de porcelaine incrustée à laquelle elle ajoute parfois des oxydes pour la couleur. La touche finale est laissée au feu qui interviendra sur les pièces de façon aléatoire. Son travail témoigne d’un équilibre entre les opposés : translucidité, douceur, légèreté de la porcelaine et opacité, pesanteur, rugosité des grès ferrugineux ; douceur et rondeur des formes et lignes droites et anguleuses des décors ; décors géométriques maîtrisés et liberté et spontanéité des gestes. De son parcours en tant que restauratrice, elle garde une attirance pour l’étude des couches et l’histoire qu’elles racontent : sol qu’elle gratte lorsqu’elle ramasse l’argile dans la nature, mais aussi porcelaine qu’elle gratte pour y incruster d’autres matières.



ELISE POIVET

Elise Poivet, plus connue sous le nom de la maladresse, s’est formée et reconvertie il y a environ 5 ans à la poterie. Sa rencontre avec la terre lui permet aujourd’hui d’imaginer et de concevoir des pièces utilitaires en grès et en porcelaine. La jeune créatrice souhaite que ses objets « fassent partie du quotidien » de leurs possesseurs. Elise Poivet a décidé d’intituler son atelier « la maladresse ». Un terme poétique qui reflète bien ses créations : « J’ai tendance à être parfois trop perfectionniste mais le fait de, parfois, lâcher prise et de se laisser aller, peut nous amener à des pièces très touchantes. Laisser faire la maladresse et l’accident peut permettre defaire émerger la poésie » Si Elise Poivet a choisi la terre, c’est parce que c’est une des seules matières qui permet à l’artisan d’avoir un contact direct avec elle. C’est aussi ce qui permet à la créatrice de façonner ses pièces de manière spontanée. D’ailleurs, elle a comme adage une citation de l’artiste Pierre Soulages : « C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche ». 


ATELIER ANCRAGE

L’Atelier Ancrage, c’est la rencontre de Cécile et Juliette, deux céramistes bretonnes. L’atelier est basé à Lorient où elles donnent des cours et fabriquent une production utilitaire. Elle travaillent principalement la porcelaine en tournage et en moulage. Les pièces sont ensuite engobées, gravées, décorées à l’oxyde. Ce mélange de matière donne lieu a une collection sobre, minimaliste et délicate avec un brin d’humour et de légèreté.