Pierre Digan est né en 1941. Après des études aux Beaux-Arts de Beaune entre 1956 et 1959, il parachève sa formation dans une fabrique des Alpes-Maritimes. C’est entre 1960 et 1979, à La Borne, en Haut-Berry où il s’installe, qu’il questionne la richesse de sens d’un art véritablement populaire. Baigné de cultures diverses, nourri des préceptes révélés par Bernard Leach, Digan veut participer à sa manière à un renouveau. Sous le nom de Digan Grès, il met au point, avec l’aide lumineuse et essentielle de sa compagne d’alors Janet Stedman, une œuvre manifeste, organisée autour d’une large gamme de pièces de formes destinées à la table et au foyer. Les formes sont simples. La terre conserve les traces d’oxydes métalliques qu’elle enserre, qui deviennent un mouchetage d’une grande sobriété, ornée de nuages de brun et rouge rythmés par des grains d’un noir profond. La tradition est dans le geste, dans la mémoire, quand la forme et l’usage au présent assurent la cohérence et la contemporanéité du tout. Il participe à une redéfinition de la vaisselle d’usage et cette magistrale continuité réactive une tradition vitale en lui impulsant une forme nouvelle.