“Originel” questionne l’origine, la matière, l’essence même de notre existence. Ici les artistes explorent ce sujet avec des approches toutes très individuelles. Matière brute, forme instinctive, travail du feux, couleur organique, ajout de matière végétale, souvenir, … ces directions nous mette en lien fort avec le vivant.
Ouverture pendant les grands feux
Du Samedi 19 au dimanche 27 octobre de 15h à 18h.
MARYLENE MILLERIOUX
Marylène Millerioux a débuté son parcours artistique avec des oeuvres figuratives avant de s’orienter vers l’abstrait. Son art vise à capturer un mouvement, un feu intérieur ou une idée, à travers des formes simples accentuées par l’utilisation du bois, du feu et des cendres sur le grès. Son processus créatif implique de laisser émerger des formes pendant le modelage, influencées par les contraintes de la terre et de la cuisson prolongée du four à bois. La flamme laisse ainsi une marque distinctive, contribuant à la singularité de chaque création. C’est cette danse prolongée des flammes qui confère à ses oeuvres une essence unique, capturant l’essence même de sa démarche artistique.
MYRIAM BOUCHARD
Depuis 20 ans, Myriam Bouchard consacre tout son temps à la céramique après une carrière en design graphique. Ses céramiques en grès ou en porcelaine sont fabriquées au tour, à la plaque et au colombin selon ce que lui inspire la matière. La cuisson au bois est ce qui correspond le mieux à l’esthétique de son travail et c’est ce qui l’a amenée à La Borne.
La recherche de la forme et l’exploration des textures la fascinent. L’alchimie entre le hasard du feu et la rigueur de la fabrication des glaçures est une stimulation qui la pousse chaque jour vers de nouveaux horizons. Que ces objets soient des sculptures ou des contenants, l’intention est la même, que l’harmonie dans laquelle ils ont été fabriqués soit palpable.
CAROLINE NUSSBAUMER
Après un apprentissage de tournage au CNIFOP de Saint Amand en Puisaye en 2016, Caroline s’installe à La Borne. Elle crée un très bel utilitaire en grès, tourné de manière libre et enlevée; pichets, théières, assiettes, plats, bols, boîtes, … aux formes simples et équilibrées, qui sont ensuite engobées et émaillées sur cru, avec une gestuelle naturelle et affirmée. Ses pièces ont du caractère. Elles ne sont pas banales. Elles sont fortes. Caroline réalise aussi des jarres à vin de très grande dimension montées au colombin. Elle explore les matières en agrémentant ses boîtes de couvercle en liège. Puis vient la cuisson dans le four à bois à 3 chambres Noborigama à 1320°. Après refroidissement, on découvre des poteries de très belle facture, avec lesquelles on a plaisir à vivre au quotidien. Son travail est remarquable. © Jacques Laroussinie.
MAUD THIEFAINE
Après des débuts en amateur à Lyon et une formation en tournage et émail en Puisaye, Maud Thiéfaine s’installe à La Borne ou elle affine sa technique et oriente son travail vers la cuisson au bois. Elle poursuit aujourd’hui son travail à Tournus. Au terme de céramiste, elle préfère celui de “potière”, celle qui fait des pots, des objets du quotidien. Du bolinet à la table, de toutes tailles et de tout usage, il y a, à chaque étape de ses créations, un plaisir et une sensibilité qu’elle essaye de transmettre à celui qui tient l’objet dans ses mains.
ELISE POIVET
Elise Poivet, plus connue sous le nom de la maladresse, s’est formée et reconvertie il y a environ 5 ans à la poterie. Sa rencontre avec la terre lui permet aujourd’hui d’imaginer et de concevoir des pièces utilitaires en grès et en porcelaine. La jeune créatrice souhaite que ses objets « fassent partie du quotidien » de leurs possesseurs. Elise Poivet a décidé d’intituler son atelier « la maladresse ». Un terme poétique qui reflète bien ses créations : « J’ai tendance à être parfois trop perfectionniste mais le fait de, parfois, lâcher prise et de se laisser aller, peut nous amener à des pièces très touchantes. Laisser faire la maladresse et l’accident peut permettre defaire émerger la poésie » Si Elise Poivet a choisi la terre, c’est parce que c’est une des seules matières qui permet à l’artisan d’avoir un contact direct avec elle. C’est aussi ce qui permet à la créatrice de façonner ses pièces de manière spontanée. D’ailleurs, elle a comme adage une citation de l’artiste Pierre Soulages : « C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche ».
MLLE TERITE
Après des études de design produit à l’ESAAB de Nevers puis de graphisme à l’École des Beaux-arts de St-Etienne, Mlle Terite devient artiste plasticienne. Elle vit, depuis peu, dans le Berry au milieu de chênes centenaires. Elle développe depuis plusieurs années une pratique artistique polymorphe mêlant dessin, peinture, papier découpé, sculpture murale et installation.
La forêt, sauvage et mystérieuse, est son sujet de prédilection. Elle y trouve refuge face à ce monde en perdition. A travers son travail, elle nous plonge alors dans un univers sombre et poétique où la végétation est dense, voire envahissante, comme pour redonner toute sa place à la nature et la laisser reprendre ses droits. Depuis 2017, elle œuvre aussi officiellement avec l’artiste Monsta au sein du duo “Enfants Sauvages”..
CATHIE PAVOINE
Dans l’univers ce Cathie, les petites filles jouent à la chasse aux lapins pendant que des ballons en chine-collé tombent du ciel comme des bulles de couleur prêtes à éclater dans des nuées de confettis. Une femme se transforme en arbre ou un improbable jardin pousse sur la tête d’un enfant, une invitation aux oiseaux de passage à se réfugier, pendant que des perles de pluie tombent d’un verre-arrosoir. Cathie s’inspirent de ses souvenirs d’enfance. Petite, elle passais l’été chez sa grand-mère d’origine ukrainienne qui élevait une joyeuse basse-cour, un cochon et des chèvres dans un hameau de la campagne bretonne. Le temps là-bas ralentissait, les journées d’été s’étiraient sans fin. Les heures passées à paresser dans l’herbe sous les branches des poiriers, à observer le ciel et les nuages, la nature et les animaux ont imprimés des souvenirs que Cathie convoque dans ses petites scènes gravées. Ses estampes sont ainsi peuplées d’enfants rêveurs, assis sur le sable face à la mer, sur les rochers au bord d’une rivière, regardant l’eau s’écouler comme le temps qui passe. Ses estampes sont des poèmes gravés comme des petites madeleines de Proust qui convoquent l’enfance.
MARYI
Les peintures et collages de Maryi expriment un questionnement constant sur l’apparence des dualités et la manière dont elles dialoguent : le dehors et le dedans, le vide et le plein, le visible et l’invisible, la lumière et l’obscurité, la mort et la renaissance, la présence et l’absence… Elle s’intéresse à ce qui surgit dans les interstices, les intervalles, lieux de toutes les transformations. Créer pour approcher la poésie et l’amplitude de cet espace « tiers », l’« entre » qui relie subtilement ce qui semble opposé, donne de la force à une forme, du souffle à un geste… De ces explorations émergent des œuvres profondément organiques, que Maryi assimile à des fragments, à des mouvements inachevés, expressions de ce qu’elle ne peut enfermer dans le maillage des mots et des symboles.